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Strasbourg. Crise de l'institut hospitalo-universitaire : l’inspection du travail pointe de nombreux manquements

Strasbourg. Crise de l'institut hospitalo-universitaire : l’inspection du travail pointe de nombreux manquements

En crise depuis de nombreux mois, l’Institut hospitalo-universitaire de Strasbourg, qui est accusé d’avoir priorisé la recherche au détriment des patients atteints de cancer, est épinglé par l’inspection du travail.
Le centre d’imagerie médicale de l’IHU de Strasbourg est fermé.  Photo Laurent Réa
Le centre d’imagerie médicale de l’IHU de Strasbourg est fermé. Photo Laurent Réa

Le courrier envoyé à l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Strasbourg le 2 juillet et que nous nous sommes procuré est long de trois pages. L’inspectrice du travail relève « les manquements » qu’elle a pu constater lors de sa visite le 26 mai dernier. Soit quelques jours seulement avant la venue des enquêteurs de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR).

Depuis des semaines, l’IHU, dirigé par Christian Debry, est en crise. Il est accusé d’avoir donné la priorité à la recherche expérimentale sur des animaux , notamment des cochons, au détriment des soins aux malades. En particulier, plusieurs examens sur des patients atteints de cancer auraient été retardés ou annulés afin de libérer des manipulateurs radio (Merm) pour ces expérimentations. « Ces dysfonctionnements graves » avaient été dénoncés par les salariés dans un courrier datant du 14 mai, envoyé notamment à l’inspection du travail.

Dans la missive de l’inspection du travail, on retrouve de nombreux points relevés par les salariés à l’époque. À commencer par l’absence de représentants au comité social et économique (CSE). « Il vous appartenait d’organiser ces élections partielles », précise-t-elle. L’inspectrice rappelle également l’obligation par l’employeur de tenir un registre unique du personnel. « Ce manquement constitue une infraction […] et est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe. »

Elle rappelle que l’annonce le 10 février par Christian Debry, administrateur du GIE (groupement d’intérêt économique), des difficultés économiques traversées par le centre d’imagerie médical « a été très mal vécu par le personnel », comme nous l’avions relaté. De nombreux départs de salariés ont suivi. « Vous me préciserez les motifs de rupture de contrats pour l’ensemble des personnels », demande-t-elle, tout en signalant une autre infraction au Code du travail, l’absence de document unique d’évaluation des risques professionnels.

L’inspectrice du travail souligne par ailleurs que même s’il était « d’usage » que les salariés du GIE travaillent pour la plateforme expérimentale de l’IHU dédiée à la recherche – là où étaient effectuées les expérimentations sur les cochons –, l’IHU aurait dû leur faire signer un avenant à leur contrat de travail, conformément au Code du travail L8241-2. Elle demande donc des justifications.

Contacté, Christian Debry n’a pas pu donner suite à l’heure où nous publions.

Pour rappel, le centre d’imagerie médical de l’IHU est toujours fermé. Sur les quatorze salariés, il ne reste plus qu’une secrétaire en poste. Les manipulateurs radio, qui n’ont pas démissionné, sont en arrêt de travail.

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