Trump dévoile un accord visant à étendre la couverture et à réduire le coût des médicaments contre l'obésité.
WASHINGTON (AP) — Le président Donald Trump a dévoilé jeudi un accord avec les fabricants de médicaments Eli Lilly et Novo Nordisk pour étendre la couverture et réduire les prix de leurs traitements populaires contre l'obésité Zepbound et Wegovy.
Ces médicaments font partie d'une nouvelle génération de traitements contre l'obésité, connus sous le nom d'agonistes des récepteurs du GLP-1, dont la popularité a explosé ces dernières années.
Mais l'accès à ces médicaments est resté un problème constant pour les patients en raison de leur coût — environ 500 dollars par mois pour les doses les plus élevées — et la couverture d'assurance a été inégale.
La prise en charge des médicaments contre l'obésité sera étendue aux bénéficiaires de Medicare dès l'année prochaine, selon l'administration. Celle-ci a également indiqué que des tarifs réduits seront progressivement appliqués aux patients non couverts. Le coût initial des nouvelles versions de ces traitements sous forme de comprimés sera de 149 dollars par mois, sous réserve d'approbation.
L'annonce de jeudi constitue la dernière tentative en date de l'administration Trump pour freiner la flambée des prix des médicaments, dans le cadre de ses efforts pour répondre aux préoccupations des électeurs concernant le coût de la vie. Les laboratoires Pfizer et AstraZeneca ont récemment accepté de baisser le prix des médicaments sur ordonnance pour les bénéficiaires de Medicaid, suite à un décret présidentiel de mai dernier qui fixait une date limite pour que les fabricants de médicaments baissent volontairement leurs prix, sous peine de voir leurs remboursements par l'État plafonnés.
Comme pour les autres accords, il est difficile de prévoir dans quelle mesure la baisse de prix se fera sentir pour les consommateurs. Le prix des médicaments peut varier en fonction de la concurrence entre les traitements et de la couverture d'assurance.
Les médicaments contre l'obésité sont devenus de plus en plus populaires, mais ils sont coûteux.
Ces médicaments contre l'obésité agissent en ciblant les hormones intestinales et cérébrales qui influencent l'appétit et la sensation de satiété. Lors d'essais cliniques, ils ont permis aux participants de perdre entre 15 % et 22 % de leur poids corporel, soit jusqu'à 23 kg, voire plus, dans de nombreux cas.
Les patients qui prennent ces médicaments commencent généralement par de faibles doses, qu'ils augmentent ensuite progressivement en fonction de leurs besoins. L'obésité étant considérée comme une maladie chronique, ils doivent suivre le traitement indéfiniment, sous peine de reprendre du poids, expliquent les experts.
Ces traitements en plein essor se sont révélés particulièrement lucratifs pour les laboratoires pharmaceutiques Eli Lilly and Co. et Novo Nordisk. Lilly a récemment annoncé que les ventes de Zepbound avaient triplé depuis le début de l'année, dépassant les 9 milliards de dollars.
Mais pour de nombreux Américains, leur coût les a rendues inaccessibles.
Medicare, le programme d'assurance maladie fédéral destiné principalement aux personnes de 65 ans et plus, ne couvre pas les traitements contre l'obésité. Le prédécesseur de Donald Trump, Joe Biden, avait proposé une mesure en novembre dernier pour remédier à cette situation. Mais l'administration Trump l'a rejetée au printemps.
Peu de programmes Medicaid, financés par les États et le gouvernement fédéral, offrent une couverture aux personnes à faibles revenus. De plus, les employeurs et les assureurs proposant une couverture privée hésitent à rembourser ces médicaments, notamment en raison du grand nombre de patients susceptibles de les utiliser.
Le prix mensuel de 500 dollars pour les doses plus élevées de ces traitements les rend également inabordables pour les personnes non assurées, selon les médecins.
Medicare prend désormais en charge le coût des médicaments pour des affections telles que le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires, mais pas pour la seule perte de poids.
Trump montre qu'il est sensible aux préoccupations liées au coût de la vie
Cette initiative visant à réduire les obstacles financiers à l'accès aux médicaments GLP-1, très populaires, intervient alors que la Maison Blanche cherche à démontrer que Trump est sensible aux frustrations des Américains face à la hausse des coûts de l'alimentation, du logement, des soins de santé et autres produits de première nécessité.
Les candidats républicains aux postes de gouverneur du New Jersey et de Virginie ont subi une déroute lors des élections de mardi, où le pessimisme des électeurs quant à l'économie a semblé être un facteur déterminant dans ces campagnes.
Environ la moitié des électeurs de Virginie ont déclaré que « l'économie » était la question principale, et environ 6 sur 10 de ces électeurs ont choisi la démocrate Abigail Spanberger comme candidate au poste de gouverneure, ce qui lui a permis de remporter une victoire décisive, selon un sondage AP auprès des électeurs.
Dans le New Jersey, la démocrate Mikie Sherrill a recueilli environ deux tiers des voix des électeurs qui considèrent l'économie comme le principal problème de l'État, selon le sondage. Elle a battu Jack Ciattarelli, candidat républicain soutenu par Trump. À New York, plus de la moitié des électeurs ont déclaré que le coût de la vie était la principale préoccupation de la ville. Le maire démocrate élu, Zohran Mamdani, a obtenu environ deux tiers des voix de ce groupe.
La Maison Blanche a cherché à minimiser l'effort de la précédente administration démocrate, le qualifiant de cadeau à l'industrie pharmaceutique, car la proposition ne prévoyait pas de concessions de prix suffisantes de la part des fabricants de médicaments.
Trump a, au contraire, conclu un accord « à double tranchant » qui garantit que les Américains ne financent pas injustement l'innovation de l'industrie pharmaceutique, a affirmé un haut responsable de l'administration, qui a informé les journalistes avant l'annonce faite jeudi par Trump dans le Bureau ovale.
Un autre haut responsable de l'administration a indiqué que la prise en charge de ces médicaments sera étendue aux patients bénéficiant de Medicare dès l'année prochaine. Les personnes éligibles devront s'acquitter d'un ticket modérateur de 50 dollars pour chaque médicament.
Une baisse des prix sera également mise en place progressivement pour les personnes non assurées grâce au programme TrumpRx de l'administration, qui permettra d'acheter des médicaments directement auprès des fabricants, à partir de janvier.
Les autorités ont indiqué que des tarifs réduits seront également proposés pour les programmes Medicaid financés par l'État et le gouvernement fédéral. Par ailleurs, le coût initial des nouveaux traitements contre l'obésité sous forme de comprimés sera de 149 dollars par mois s'ils sont approuvés.
Les responsables ont informé les journalistes sous couvert d'anonymat, conformément aux règles établies par la Maison Blanche.
Les médecins se félicitent de la baisse des prix.
La Dre Leslie Golden indique qu'elle suit environ 600 de ces traitements, et que 75 % d'entre eux, voire plus, ont du mal à se les payer. Même avec une assurance maladie, certains doivent payer jusqu'à 150 $ de franchise pour les renouvellements d'ordonnance.
« À chaque consultation, c'est la même question : “Combien de temps peut-on continuer comme ça ? Que se passe-t-il si je ne peux pas continuer ?” », explique Golden, spécialiste de l'obésité à Watertown, dans le Wisconsin. « Certains cumulent plusieurs emplois ou repoussent leur retraite pour pouvoir continuer à payer les frais. »
Lilly et Novo ont déjà baissé le prix de leurs médicaments. Lilly avait annoncé en début d'année que le coût de la première dose de Zepbound serait ramené à 349 dollars.
La possibilité de prendre en charge le médicament pour les 30 millions de personnes obèses bénéficiant de Medicare serait une bonne nouvelle, a déclaré le Dr Fatima Cody Stanford, spécialiste de l'obésité au Massachusetts General Hospital. Mais tant que les détails ne seront pas connus, elle reste sceptique.
« Il faudrait que je le voie pour le croire », a-t-elle déclaré. « J’ai besoin de voir quelque chose de plus concret pour les bénéficiaires de Medicare. J’ai besoin de voir quelque chose de tangible et de durable. »
La docteure Angela Fitch, qui traite également des patients souffrant d'obésité, a déclaré espérer qu'un accord entre la Maison Blanche et les fabricants de médicaments puisse constituer un premier pas vers des traitements plus abordables.
« Nous avons besoin d’un héros dans la prise en charge de l’obésité aujourd’hui », a déclaré Fitch, fondateur et directeur médical de knownwell, une entreprise spécialisée dans la perte de poids et les soins médicaux. « La communauté se heurte à des obstacles constants pour accéder aux médicaments GLP-1, principalement liés à leur prix, malgré les données probantes qui attestent de leur efficacité. »
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