Les patients peuvent-ils être sanctionnés pour des consultations non annulées ? Commentaire de l'ancien vice-président de la Caisse nationale de santé.

- Un patient qui ne se présente pas à une consultation ou qui ne l'annule pas doit-il payer une amende ? Ce postulat est apparu dans une pétition citoyenne adressée au ministère de la Santé.
- Nous avons demandé à Bernard Waśko, directeur de l'Institut national de santé publique - Institut national d'hygiène et ancien vice-président du Fonds national de santé, si cela est réaliste et juste.
- Le plus important est de sensibiliser et de responsabiliser. Nous contribuons tous au financement du traitement, répond l'expert.
- Oui et non - répond Bernard Waśko, interrogé sur la possibilité de pénaliser les patients qui n'annulent pas les visites. - Dans les établissements qui disposent d'outils appropriés - tels que des SMS, des systèmes en ligne ou des applications qui permettent d'annuler sa visite sans problème - on peut envisager une sorte de responsabilité pour le patient qui ne vient pas et ne l'informe pas.
Selon lui, il est impossible d'introduire des sanctions si le patient n'a pas la possibilité réelle de contacter facilement l'établissement. Cependant, lorsque des outils modernes sont disponibles, la question d'une certaine forme de responsabilité partagée mérite d'être abordée. - Dans le secteur privé, les conséquences liées à la non-annulation d'un rendez-vous sont la norme et les patients les acceptent généralement. Pourquoi en serait-il autrement dans le système de santé public ?
Une visite publique coûte aussi de l'argent– Une consultation, même « gratuite », a un coût : il faut payer le temps du médecin, le cabinet, l’infrastructure de la clinique, explique Waśko. Il souligne que si un patient ne vient pas et n’annule pas sa consultation, un autre patient dans la file d’attente ne peut pas en bénéficier. C’est un gaspillage de fonds publics.
C’est pourquoi, selon l’expert, il est nécessaire de discuter de la responsabilité partagée des patients – bien sûr, dans des limites raisonnables.
Il faut souligner qu'actuellement, joindre la clinique, non seulement pour prendre rendez-vous, mais aussi pour l'annuler, peut être très long. Ce qui démotive même les patients responsables. Le système « AP-Kolce » de la Caisse nationale de santé est opérationnel depuis un certain temps dans certaines cliniques spécialisées. Il permet de surveiller les files d'attente et d'envoyer des SMS de rappel. « C'est la première étape. Des SMS de rappel sont envoyés, mais il est vrai que la communication bidirectionnelle fait encore défaut, c'est-à- dire la possibilité d'annuler ou de confirmer un rendez-vous par SMS, application ou hotline », admet Bernard Waśko.
L'ancien président du Fonds national de santé souligne qu'un système qui facilitera l'annulation des visites est en cours de conception.
– Un travail intensif est en cours sur l’enregistrement centralisé des patients, réalisé par le Centre de santé électronique – dit Waśko. – À terme, il sera possible d’annuler des rendez-vous via l’application IKP, le site Web ou par téléphone – au sein d’une hotline centrale.
Cette solution se veut une réponse aux problèmes actuels, par exemple aux difficultés d’appel de nombreux établissements.
Une sanction financière ? Ou peut-être autre chose.La pénalité financière de « 50 PLN » proposée par les citoyens est-elle une bonne idée ?
– Si l'on excepte tous les autres aspects, ce serait difficile à mettre en œuvre , répond Waśko. – En théorie, c'est possible, mais il faudrait probablement un système de prépaiement lors de l'inscription, ce qui est actuellement irréalisable. D'autres mécanismes sont plus réalistes : par exemple, perdre sa place dans la file d'attente si une personne n'annule pas sa visite. Mais même cela doit être conçu avec le plus grand soin afin de ne priver personne de ses prestations de santé.
Ou peut-être un SMS informant sur les coûts ? Sensibiliser le patient au fait qu'une consultation coûte de l'argent, même si elle n'est pas directement payée, est une bonne idée. L'information en elle-même pourrait suffire : « Votre consultation coûte 200 PLN au système – confirmez ou annulez ». Ce message contribuerait certainement à sensibiliser le public.
L'expert souligne qu'il ne s'agit pas de punir pour le plaisir de punir . Il s'agit de maturité et de solidarité civique. Il est important de sensibiliser les citoyens et de les responsabiliser collectivement quant au fait qu'ils bénéficient de certains avantages du système public, qui ne sont pas gratuits. Que quelqu'un finance ces avantages à partir du budget, auquel « nous contribuons tous », cela mérite d'être connu. Plus ces signaux seront nombreux, plus nous développerons une attitude civique consciente et mature.
« Les outils d'abord, les exigences ensuite »Finalement, Waśko clarifie les choses :
Aujourd'hui, il n'y a aucune pénalité pour ne pas annuler une visite. Les suggestions viennent des patients eux-mêmes.– Il faut d'abord donner aux patients de véritables outils – simples, accessibles et intuitifs. Ce n'est qu'alors que nous pourrons parler de responsabilité partagée. Sinon, ce serait non seulement inefficace, mais aussi injuste.
Rappel : en 2023, la Caisse nationale de santé a enregistré environ 1,3 million de consultations non annulées, ce qui représente une augmentation significative par rapport aux années précédentes. Cette situation génère des pertes financières croissantes, contribue à la création de files d'attente artificielles et allonge le temps d'attente pour les consultations d'autres patients.
Face à ce problème, le citoyen a déposé une pétition auprès du ministère de la Santé, proposant des solutions concrètes sous forme de sanctions financières. Parmi les propositions figurait un droit d'inscription de 50 PLN, restitué au patient après la consultation. Une autre option serait d'instaurer une caution en cas de non-annulation : 50 PLN la première fois et 100 PLN la deuxième fois.
L'auteur a également proposé d'augmenter les frais d'inscription pour les visites ultérieures non annulées auprès d'un prestataire donné ou de tous les établissements via le système P1 (50 PLN la première fois, 100 PLN la seconde). La pétition suggérait également que la direction du prestataire puisse informer les forces de l'ordre du risque de commettre une infraction au sens de l'article 160 du Code pénal en cas de non-respect de la notification.
Actuellement, la question des rendez-vous médicaux manqués n'est pas réglementée de manière à prévoir des sanctions financières : la loi sur les services de santé exige seulement que le patient informe immédiatement l'établissement de son impossibilité de se présenter. La seule conséquence d'un défaut de présentation est le reclassement en fin de liste d'attente. Malgré ces propositions, le ministère de la Santé n'envisage pas d'instaurer des frais pour les rendez-vous manqués, arguant que cela pourrait avoir un impact négatif sur les personnes en difficulté financière et risquer de limiter l'accès aux services.
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