Tout le monde connecté, mais personne vraiment présent : Disconnect Day à Lecce le 16 mai

Nous nous réveillons et la première chose que nous touchons n’est pas le visage de celui que nous aimons. C'est le smartphone. Un geste automatique, mécanique, mais profondément symbolique. Le doigt glisse sur l’écran comme si notre identité en dépendait. Et dans un certain sens, c'est le cas. Parce qu’aujourd’hui, nous semblons n’exister que si nous sommes connectés, visibles, joignables. Mais à quel prix ?
Chaque jour, nous touchons notre smartphone en moyenne 2 617 fois. Pour les plus « experts » – ceux qui ont développé une véritable addiction comportementale – le chiffre atteint plus de 5 400 contacts par jour. Des chiffres qui ne parlent pas des adolescents, mais de nous, les adultes. Parents, enseignants, professionnels, médecins, travailleurs. Des hommes et des femmes qui pointent souvent du doigt les enfants, oubliant que les enfants n’écoutent pas nos paroles. Ils nous regardent. Et ils apprennent.
Nous sommes toujours joignables, mais presque jamais atteints.Combien de fois les avons-nous regardés sans vraiment les voir ? Combien de fois avons-nous répondu à une notification alors qu'ils nous demandaient de l'attention avec leurs yeux ? Notre corps était là, mais notre esprit était ailleurs. Pris au piège dans un défilement sans fin d'images, d'e-mails, de discussions, de vidéos. Et ainsi, à force d’être partout, nous ne sommes plus nulle part.
C’est de cette prise de conscience qu’est né le Disconnect Day . Une idée simple mais révolutionnaire : suspendre l’hyperconnexion pendant une journée et redécouvrir une connexion authentique avec nous-mêmes et les autres. Le 16 mai 2025, Lecce l'accueillera, au cœur de son centre historique, de 8h30 du matin jusqu'au soir. Une journée conçue pour tous : adultes, étudiants, familles, enseignants, éducateurs. Une journée gratuite, ouverte et gratuite. Non pas pour diaboliser la technologie, mais pour apprendre à la gouverner, plutôt que de la subir.
Déconnectez-vous pour retrouver l'auditionÀ votre arrivée au Disconnect Day, l'un de nos Disconnect Points vous accueillera. Nous vous demandons un geste symbolique : insérer votre smartphone dans une enveloppe opaque, qui sera scellée devant vous. Votre téléphone ne vous sera pas repris. Cela restera avec toi. Mais fermé. Non visible. Non accessible. Pendant quelques heures.
C'est un geste petit mais puissant. Car chaque renoncement, s’il est fait en toute conscience, est un acte de liberté. Car c'est seulement en restant silencieux que nous pouvons vraiment écouter à nouveau. Le corps, les émotions, le regard de l'autre.
Durant la journée, vous retrouverez des ateliers expérientiels, des conférences, des activités pour enfants et adultes, des projections de films. Pas besoin de réserver, pas besoin de payer. Il suffit d'être là. Ni avec une photo, ni avec une story Instagram. Mais avec sa présence pleine, entière.
Il y aura également des moments de réflexion et de discussion, grâce à la présence d'invités tels que Roberta Bruzzone, criminologue et psychologue judiciaire, et Micaela Palmieri, journaliste de la Rai, qui accompagneront les participants tout au long de l'événement. Et puis une surprise musicale au Théâtre Apollo, car les émotions, les vraies, se transmettent mieux à travers la peau qu'à travers un affichage.
Une addiction invisible mais omniprésenteEn 2024, 75 % des adultes italiens consulteront leur téléphone dans les 10 minutes suivant leur réveil. 67% des parents déclarent l'utiliser également lors des repas de famille. Et une personne sur trois admet se sentir anxieuse si elle oublie son smartphone à la maison.
Il est temps d’arrêter de penser que le problème ne concerne que « les enfants ». L’urgence est collective. Le temps de débrancher n’est pas un luxe. C'est un choix éducatif, d'abord le nôtre. Parce qu'on ne peut pas apprendre à nos enfants à être dans le monde si nous-mêmes ne savons plus détacher nos yeux de l'écran.
La Journée de déconnexion n’est pas un événement. C'est une invitation. Une possibilité. Un acte de courage. C'est l'espace où, pendant une journée, nous pouvons réapprendre à regarder quelqu'un dans les yeux, à lui tenir la main, à entendre le son du silence.
Pourquoi participer ?Écouter ce « rien » que votre enfant vous dit, quand vous lui demandez comment il va, et découvrir qu’il y a un monde derrière.
Pour retrouver le temps, la lenteur, une grande respiration.
Parce que les vrais liens nécessitent une présence, pas une connexion.
Parce que nous sommes des êtres humains, pas des utilisateurs.
Parce que l’esprit a besoin d’espace et le cœur a besoin de proximité.
Le 16 mai à Lecce, offrez-vous le rare luxe d’être réellement là.
Sans notifications. Sans filtres. Sans performance.
Seulement vous. Et qui est à côté de toi.
Parce que l’humanité ne se trouve pas avec Google.
Il se retrouve avec un regard.
Pour informations et réservations pour les écoles, les familles et les groupes : 329-5567111 ou [email protected]
Le professeur Giuseppe Lavenia, psychologue et psychothérapeute, est président de l'Association nationale des addictions technologiques, du GAP et du cyberharcèlement « Di.Te » et professeur de psychologie des addictions technologiques à l'Université E-Campus. Professeur de psychologie du travail et des organisations à l'Université polytechnique des Marches.
La Repubblica