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Les prestataires de soins estiment que la répression des travailleurs étrangers est « à courte vue »

Les prestataires de soins estiment que la répression des travailleurs étrangers est « à courte vue »

Les prestataires de soins ont déclaré que le gouvernement supprimait la « bouée de sauvetage » du recrutement à l’étranger sans résoudre les problèmes qui rendent difficile le recrutement de personnel britannique.

Sir Keir Starmer, le Premier ministre, a annoncé lundi des réformes radicales en matière d'immigration, notamment des projets visant à mettre fin au recrutement de travailleurs sociaux étrangers.

Même si du personnel est recruté en provenance d'autres pays, les estimations officielles montrent qu'il y avait 131 000 postes vacants dans le secteur des services sociaux en Angleterre l'année dernière.

Les entreprises de soins ont déclaré que certains services auront du mal à survivre sans recrues internationales.

« Le secteur s'est maintenu malgré des ressources en baisse, des coûts en hausse et des postes vacants de plus en plus nombreux », a déclaré le professeur Martin Green de Care England, qui se décrit comme le plus grand organisme représentatif des prestataires de soins indépendants.

« Supprimer (le recrutement international) maintenant, sans avertissement, sans financement et sans alternative, n’est pas seulement une vision à court terme, c’est cruel », a-t-il déclaré.

Sir Keir a déclaré que les changements apportés aux visas faisaient partie d'une initiative visant à « réduire considérablement l'immigration » et que le gouvernement souhaitait créer « un système de migration contrôlé, sélectif et équitable ».

Le gouvernement a déclaré que les prestataires de soins pourraient prolonger les visas de leur personnel existant et recruter des migrants déjà présents au Royaume-Uni et n'ayant pas encore trouvé d'emploi. Il a également promis un nouvel accord de rémunération équitable pour le personnel soignant et a demandé aux entreprises de recruter et de former davantage de personnes originaires du Royaume-Uni.

Cependant, le Dr Jane Townson de la Homecare Association a déclaré que le gouvernement introduisait ces changements « dans le vide », car un accord sur une rémunération équitable est encore loin et il n'existe « aucun plan pour fournir les travailleurs sociaux dont notre pays a besoin ».

Le secteur des services sociaux est en crise depuis des années, avec un financement municipal réduit, d'importantes pénuries de personnel et une demande croissante de la part d'une population vieillissante. Les projets de réforme ont été maintes fois retardés.

Bien que les travailleurs sociaux aient été applaudis au même titre que les travailleurs de la santé pendant la pandémie, cela ne s’est pas traduit par une amélioration de leur salaire ou de leur statut.

Selon Skills for Care, l'organisme officiel de surveillance des effectifs, environ 1,7 million de personnes travaillent dans le secteur social en Angleterre. Il s'agit souvent d'emplois rémunérés au salaire minimum ou juste au-dessus du salaire minimum , sans que la responsabilité et la complexité croissantes du personnel d'accompagnement des personnes âgées et handicapées soient reconnues.

Pour le dire franchement, si quelqu’un peut gagner plus en travaillant, par exemple, dans un supermarché, pendant moins d’heures et moins pénibles, alors c’est l’option que beaucoup choisiront.

Après la Covid, certains membres du personnel ont quitté le secteur des soins parce qu’ils se sentaient épuisés, tandis que d’autres, qui aimaient encore leur travail, estimaient qu’ils ne pouvaient pas se permettre l’augmentation du coût de la vie.

Entre avril 2021 et mars 2022, les postes vacants dans le secteur des services sociaux ont atteint un niveau record de 165 000, soit une augmentation de 52 % par rapport à l’année précédente.

En décembre 2021, les avertissements d'un effondrement imminent ont incité le gouvernement conservateur de Boris Johnson à faire du travail de soins un métier en pénurie, ce qui a permis aux entreprises de chercher plus facilement du personnel à l'étranger .

Les recrues devaient gagner un minimum de 20 480 £ par an pour avoir droit au visa et elles pouvaient amener leur famille avec elles.

On a constaté une augmentation rapide du recrutement à l’étranger : en 2022/23, 80 000 personnes sont arrivées au Royaume-Uni pour travailler dans le secteur des soins et en 2023/24, il y a eu 105 000 visas supplémentaires.

De nombreuses entreprises de soins ont affirmé que l'arrivée de ce personnel était la clé de la réussite entre la fourniture de services et l'effondrement. Cependant, cette nouvelle voie d'entrée au Royaume-Uni a également été exploitée. Par exemple, certaines personnes ont été exploitées , finissant par payer des milliers de dollars à des intermédiaires pour des certificats de voyage et de parrainage.

Le ministère de l'Intérieur indique que 470 entreprises de soins ont vu leur licence de recrutement de personnel international révoquée depuis 2022. Il estime que cela a entraîné le déplacement d'environ 40 000 employés. Les entreprises affirment que nombre d'entre elles ont déjà trouvé un autre emploi dans le secteur des soins.

En mars 2024, le gouvernement conservateur de Rishi Sunak a durci les conditions d'obtention de visas. Il a notamment interdit aux recrues d'être accompagnées de leur famille. Cela a entraîné une baisse significative du nombre de soignants arrivant de l'étranger.

Au cours de l'année jusqu'en décembre 2024, 9 500 visas ont été accordés à des personnes entrant au Royaume-Uni pour fournir des « services personnels de soins », selon le gouvernement.

Cependant, au cours des quatre années qui ont suivi l'aggravation des pénuries de personnel, peu de changements ont été apportés pour encourager davantage de Britanniques à travailler dans le secteur des soins. Une campagne de recrutement financée par le gouvernement est en cours et la nécessité d'améliorer les salaires et le statut du personnel est évoquée, mais de nombreux travailleurs craignent que les solutions ne soient pas encore trouvées.

La Commission Casey, indépendante, a commencé ses travaux le mois dernier pour élaborer des plans pour l'aide sociale aux adultes. Les ministres ont décrit cette initiative comme une « occasion unique de transcender les partis politiques et de parvenir à un consensus sur l'avenir du secteur ». Sa première mise à jour est prévue l'année prochaine et son rapport final d'ici 2028.

À une époque où le NHS est en difficulté, l’aide sociale est plus importante que jamais car elle peut permettre aux personnes vulnérables d’éviter l’hôpital et de soutenir les patients à leur retour chez eux.

De nombreux travailleurs sociaux diront que c'est un travail incroyablement gratifiant et que le recrutement à l'étranger étant fermé, la question est de savoir ce qui doit changer pour encourager davantage de Britanniques à assumer ce rôle ?

BBC

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