Cures thermales : quels sont les avis des médecins généralistes ?

Les médecins généralistes proposent-ils les cures thermales à leurs patients ? Réponses en blouses blanches

Médecin généraliste basé à Biarritz, le docteur Guillaume Barucq est un ambassadeur actif de la surfthérapie, ou des bienfaits de l’eau de mer pour la santé, et un défenseur actif du sport sur ordonnance. Alors que pense ce dernier des cures thermales ?

« Le déremboursement serait une catastrophe. Et contrairement à ce qu’on peut imaginer, ce serait une source d’augmentation des dépenses de santé : les cures pèsent très peu dans le budget de la Sécurité sociale (0,13 %). En revanche, le gain est spectaculaire pour les patients en termes de diminution des traitements médicamenteux, de disparition des douleurs pendant 6,9, voire 12 mois. Ajoutons que le thermalisme est aussi un moyen de freiner les dépenses de santé en médicaments. En France, et en particulier en Aquitaine, l’offre thermale est exceptionnelle et permet de soigner toutes les pathologies. II y a une station pour chaque maladie : problèmes articulaires, dermatologiques, voies respiratoires, psychiatriques et même pour traiter les troubles métaboliques ou urinaires. Chaque eau thermale a ses spécificités médicinales, complétées par des soins et un écosystème autour. Je pense qu’il faut repartir de 0 en enseignant la médecine thermale à tous les médecins et les mettant à niveau sur les études scientifiques établissant clairement la preuve de son efficacité. Il faut apprendre à la connaître. Certains l’assimilent encore trop souvent à des vacances dans une piscine, par méconnaissance, alors que ce sont de vrais soins. En tant que médecin généraliste, je suis en train de passer le diplôme de médecine thermale. À l’occasion de cette formation, j’ai fait le Tour de France des stations thermales et je continue d’en découvrir les bienfaits et la richesse. »

À Bordeaux, en revanche, le docteur Delvau ne prescrit pas de cures thermales à ses patients. « Non pas parce que je ne suis pas convaincu par la médecine thermale, même si je ne suis pas non plus un expert dans ce domaine, mais parce que je n’en n’ai pas perçu la nécessité pour mes patients, considérant que j’ai en plus une patientèle globalement jeune ».

À Amou (40), le docteur Darmaillacq n’hésite pas, lui, à prescrire des cures à ses patients. « D’abord, parce qu’on est dans une région thermale riche, que l’efficacité des traitements thermaux en rhumatologie, ORL, phlébologie, cardiologie, psychiatrie ou gynécologie dans notre région est patente. En plus, ces établissements thermaux soutiennent une prise en charge globale du patient avec un accompagnement en éducation thérapeutique sur la diététique, l’activité physique adaptée, le sommeil etc., autant de domaines qui sont primordiaux dans la prise en charge de la santé globale, surtout en cas de pathologie chronique. Pour le médecin généraliste que je suis, cette prise en charge globale est capitale. Le thermalisme fait partie de l’arsenal thérapeutique dont les médecIns disposent. »